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Quelques extraits du roman

Lui n'osait se retourner. L'impression désagréable d'être fixé du regard l'envahissait et lui pesait.

Elle le regardait sans nul doute, mais c'était lui qui la voyait, devant, derrière, sur le côté. Elle le regardait droit dans les yeux et c'était sur lui que l'index était pointé, comme pour l'empêcher de s'écarter d'un millimètre de son chemin.
Il avait honte, ce doigt dirigé sur lui le jugeait, lui qui avait abusé de la crédulité d'une honnête personne qui était prête à tout pour lui.

Il se dégoûtait et se mit à courir, encore et encore, de plus en plus vite, ne pensant plus qu'à s'éloigner de cette femme qu'il espérait bien ne plus jamais revoir.

S’il avait un problème ?
Bien sûr qu’il avait un problème, cela se voyait non ?
Il raconta tout, il expliqua tout, tout ce qu’il savait, c’est à dire qu’il ne savait plus rien.
Les dés étaient lancés et il était le seul à savoir qu’ils étaient pipés.
Eux étaient comme endormis, complètement déstabilisés par ce conte extraordinaire, ce personnage de nulle part qui venait se placer dans leur vie.

La neige scintillait, les mélèzes suaient déjà à grosses gouttes, des gouttes de diamant qui venaient mourir sur le sol. Les chamois ne manquèrent pas longtemps à l’appel, accompagnés de leurs petits qui se secouaient comme pour se débarrasser de la rosée, éclaboussant le voisin qui n’avait plus qu’à se secouer à nouveau.

Edelweiss, photo de Thierry CHRETIEN
Lac de la Colmiane, commune du parc du Mercantour. Photo Thierry CHRETIEN

Elle s’approcha de moi, s’assit à côté de mes épaules, passa la main dans mes cheveux. Contre ma tempe, le bouquet final était brûlant. J’avais peur du bruit, à tort, avant même de l’entendre, j’étais au paradis.

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